Survie

L’esclavage sympa

rédigé le 1er novembre 2016 (mis en ligne le 27 novembre 2016) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

A l’occasion de l’exposition « The color line » au musée du Quai Branly depuis le 4 octobre, une jolie brochure pédagogique avait été élaborée pour le jeune public par les éditions « Quelle histoire », spécialisées dans les ouvrages historiques pour enfants.

Face aux protestations qui ont suivi le vernis­ sage, la brochure a été retirée in extremis avant l’ouverture de l’exposition au public. On y apprenait en effet, au sujet des esclaves africains déportés en Amérique que « cer­tains étaient très malheureux et maltraités, alors que d’autres avaient une vie plus agréable. » L’esclavage, c’est le Club Med ! La brochure minimisait également la responsa­bilité des Européens puisque « la plupart [des esclaves] avaient été vendus par des Africains ». La maison d’édition a regretté « un concours de malheureuses circonstances qui a abouti à la non-­prise en compte de corrections lors de l’impression ». Comme une simple coquille oubliée ? Elle précise que le livret a été préparé par des rédacteurs « qui travaillent habituelle­ment pour Quelle Histoire » et relu par l’his­torienne Patricia Crété, ancienne rédactrice en chef de la revue Historia (LeMonde.fr, 06/10). Comme le rappelle Lou Constant­ Desportes, rédacteur en chef du site Afro­punk, qui a aussitôt réagi, la brochure illustre surtout « un argumentaire très en vogue dans certains cercles politiques fran­çais ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 262 - novembre 2016
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