En République démocratique du
Congo, où Kabila joue la montre pour se
maintenir au pouvoir, la question de
l’identification des électeurs est une
question sensible. « Pour préparer les
prochaines élections, c’est une société
française, Gemalto, qui a emporté le
marché de la fourniture de kits
d’enrôlement. La décision prise le 10
février 2016 écarte ainsi la société belge
ZETES, qui avait fourni le matériel
électoral pour les deux élections
précédentes, en 2006 et 2011 », rapporte la
journaliste belge Colette Braeckman sur
son blog (29/10).
« C’est en janvier dernier que la partie
se serait jouée entre Gemalto et le pouvoir
congolais, lorsque l’influent sénateur
She Okitundu, membre de la majorité
présidentielle, se serait rendu à Paris pour
jouer les intermédiaires, se substituant
ainsi aux instances de la CENI. » Selon le
journal congolais Le Potentiel, l’appel
d’offre remporté par Gemalto pour
l’élaboration du fichier électoral ne
mentionne pas l’utilisation des données
déjà existantes fournies par Zetes et qui
avaient fait dire aux experts de l’OIF que
les élections pouvaient être tenues en 2016,
contrairement à la volonté de Kabila de
retarder au maximum le scrutin.
« La société française Gemalto (...) n’est
pas une inconnue en Afrique », rappelle
encore la journaliste belge : elle a par
exemple officié récemment au Gabon, où,
selon une étude de l’économiste Mays
Mouissi, « le nombre d’électeurs inscrits
dans 59 localités du Gabon s’est avéré
supérieur à la population locale »...