Les journalistes du Monde, en collaboration avec le site The Intercept, se sont penchés sur les archives révélées par l’ex-contractuel de la NSA, Edward Snowden, et confiées à Glenn Greenwald et Laura Poitras. Leur volet africain révèle (sans surprise) que les communications de tout le gratin politique, économique, diplomatique, militaire et même des ONG sont joyeusement interceptées par les espions américains et britanniques, notamment dès lors qu’il est question d’intérêts miniers, par exemple en RDC. Heureusement, les services français n’ont pas ce genre d’habitudes.
Jacques Follerou rapporte aussi quelques indications sur les coulisses de la « guerre contre le terrorisme » française (Le Monde, 10/12). « Si la NSA et son homologue britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), aident les services secrets français à libérer leurs otages – comme l’attestent une dizaine de pièces que Le Monde a pu consulter –, une note interne démontre que, dans le même temps, ces mêmes alliés espionnent la France pour la contraindre à arrêter de payer des rançons. » De 2008 à 2014, la France aurait en effet payé 51,9 millions d’euros pour onze otages, à la grande colère des Etats-Unis, de l’Algérie et de quelques autres qui accusent la France d’alimenter l’industrie de la prise d’otage. On se souvient qu’en 2014, Barack Obama avait fait part au New York Times de son « irritation de voir le président François Hollande dire que la France ne paie pas de rançons alors qu’en réalité elle le fait ».