Survie

Armée : 1, 
Justice : 0

rédigé le 24 mars 2017 (mis en ligne le 2 janvier 2021) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Malheureusement sans surprise, et comme on l’avait prédit, on s’achemine vers un classement sans suite dans le jugement des viols commis par des militaires français de l’opération Sangaris à l’encontre de mineurs centrafricains. Une affaire de plus qui risque de rejoindre la longue liste des scandales étouffés par l’armée française, toujours soucieuse de faire respecter son impunité. Le 22 mars, on apprenait par l’AFP que le parquet de Paris a requis un non-lieu pour les six suspects, lesquels n’avaient même pas été mis en examen. Une décision prise sur la base de l’enquête réalisée… par l’armée française (les gendarmes prévôtaux), en toute indépendance et objectivité, bien entendu. Sont notamment invoquées selon certaines sources des « incohérences matérielles » dans le témoignage des enfants, pourtant contredites par les témoignages et rapports internes à l’armée française révélés par Mediapart (24/03). Le journal en ligne fait également état d’écoutes téléphoniques qui laissent penser qu’il a pu y avoir concertation entre les soldats mis en cause et leur hiérarchie pour fournir des témoignages bidonnés. Deux associations parties civiles, « Innocence en danger » et « Enfance et partage », ont demandé la réouverture de l’enquête (close depuis le 20 décembre) en dénonçant une instruction « uniquement à décharge, réalisée de façon totalement partiale et lacunaire  » (AFP, 10/03). Elles demandent de nouvelles auditions des soldats français mis en cause, mais également de l’enquêteur prévôtal chargé durant l’enquête « de la rédaction des procès-verbaux d’analyse des auditions des victimes présumées et des militaires  ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 266 - mars-avril 2017
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