Après les petits cadeaux à Déby et Sassou Nguesso évoqués dans notre précédent numéro, Hollande continue sur sa lancée : le dictateur djiboutien aura finalement lui aussi été reçu à l’Elysée le 1er mars malgré les protestations des opposants et de la société civile. Rappelons que Djibouti, où se bousculent désormais beaucoup de concurrents économiques et militaires, reste la principale base militaire française en Afrique, et le seul pays avec lequel il subsiste un accord de défense « à l’ancienne », la France assurant le contrôle de l’espace aérien et la protection du régime en cas de déstabilisation par des pays voisins. Quelques jours plus tard, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme djiboutienne était révoquée de l’éducation nationale pour avoir dénoncé l’arrestation de lycéens par les services de renseignements, et un autre militant de l’ONG vient d’être porté disparu après avoir été kidnappé par les forces de sécurité. On attend toujours les protestations officielles de la France.