Pour leurs dernières semaines au pouvoir, Hollande et ses diplomates redoublent d’énergie pour resserrer les liens du « pré carré ». Après les cadeaux au Tchadien Déby et au Congolais Sassou, après la réception du Djiboutien Omar Guelleh à l’Elysée, c’est au tour du chef de l’État mauritanien d’être repêché in extremis, entre les visites de Condé (Guinée) et d’Issoufou (Niger). La venue du général putschiste Ould Abdelaziz en France a été précédée d’une semaine seulement par une visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, à Nouakchott, pour renouer des liens quelque peu distendus, même si le régime mauritanien compte quelques bons amis français, comme notre ministre de l’Économie Michel Sapin. Une aubaine pour le président mauritanien aux prises avec une réforme constitutionnelle contestée dans son pays : il ne s’est pas fait prier pour accepter l’invitation de dernière minute. Les relations avec ce partenaire jugé « très fiable » dans la lutte contre le terrorisme sont désormais au beau fixe, même si la Mauritanie s’était fait tirer l’oreille pour soutenir militairement le Mali, en dépit des formations assurées par les militaires français. Bien sûr, « Paris concède cependant quelques divergences sur les questions de droits de l’homme », comme « le cas du blogueur Ould Mkheïtir condamné à mort en 2014 pour apostasie » (Rfi.fr, 06/04). Le rapporteur spécial sur la torture des Nations unies avait d’ailleurs présenté le 4 mars dernier un rapport qui estimait que la torture était encore monnaie courante et que l’impunité restait la règle (Rfi.fr, 04/03). Mais on ne va pas chipoter pour si peu. D’ailleurs, ce « sont des sujets qui ont vocation à être discutés avec le président, assure le Quai d’Orsay », mais qui ne figurent nullement dans le communiqué de presse enthousiaste de l’Élysée rapportant l’entretien entre les deux hommes. Un oubli, sans doute...