Sept mois après sa mise en place, les conclusions de la commission d’enquête mise en place après la meurtrière catastrophe ferroviaire d’Eseka au Cameroun (cf. Billets n°262 novembre 2017) ont finalement été révélées, désignant Camrail, la filiale de Bolloré, comme principale responsable du drame, plusieurs mesures de sécurité ayant été violées. Comme le souligne Fanny Pigeaud (Médiapart, 27/05), il s’agit de la première mise en cause publique de Bolloré, omniprésent dans l’économie du pays, par le pouvoir. Reprenant à son compte les conclusions du rapport, Biya a en effet annoncé un audit et une renégociation de la concession attribuée à Bolloré à la faveur des privatisations imposées dans les années 1990. L’État du Cameroun ne possède en effet actuellement que 13,5 % de l’entreprise, le reste étant détenu par Bolloré.