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Humour françafricain

rédigé le 27 juin 2017 (mis en ligne le 23 novembre 2017) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans un article consacré au procès qui s’ouvre au Burkina contre les ministres de l’ancien régime accusés d’avoir fait appel à l’armée pour réprimer les manifestants, Médiapart (03/05) rapporte les propos de l’ambassadeur de France, Gilles Thibault, tenus en petit comité au lendemain de l’exfiltration de Blaise Compaoré par les forces spéciales françaises : « On a donné un signal sur le continent : on aidera tous ceux qui quitteront le pouvoir ».

Certes, ça vaut mieux que de prendre part à la répression de régimes autoritaires, comme l’armée française a pu le faire à plusieurs reprises par le passé, mais de là à présenter comme une incitation à l’alternance démocratique le coup de main donné au dictateur pour échapper à la justice de son pays, c’est un peu fort.

Les organisations burkinabé comme « Le balai citoyen » ne s’y sont d’ailleurs pas trompées, et dénoncent cette prime à l’impunité qui permet aujourd’hui à Compaoré de se la couler douce en Côte d’Ivoire au lieu de rendre des comptes. « Je ne voulais pas que l’on revive ce qui s’est passé en 1987 », affirme encore l’ambassadeur, en référence à l’assassinat de Sankara.

La France ne voulait surtout pas prendre le risque d’un grand déballage auquel aurait pu donner lieu le procès de celui qui fut son meilleur allié dans la région pendant presque trois décennies…

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 268 - juin 2017
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