Survie

Soutien français à la déforestation

rédigé le 2 juin 2017 (mis en ligne le 16 septembre 2017) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

« A quoi joue l’AFD ? » se demande Greenpeace dans un communiqué du 15 mai dernier consacré à l’exploitation forestière en République démocratique du Congo. Ce pays est en effet soumis, depuis la fin de la guerre civile, à une moratoire concernant l’attribution de nouvelles concessions forestières pour éviter une déforestation massive et dérégulée. Même s’il n’est pas strictement respecté dans les faits, le moratoire a néanmoins contribué à protéger la forêt congolaise des appétits des multinationales et autres groupes maffieux.

Or l’Agence française de développement, qui a « récemment pris des engagements pour éviter de financer tout projet qui contribuerait à la déforestation ou la dégradation des forêts en Afrique », est pourtant engagé dans un projet visant à obtenir la levée du moratoire d’ici 2018 pour accroître « l’espace forestier sous concession pour l’amener à 300 000 km2, soit plus qu’un quart de la forêt du pays – une superficie équivalente à celle de l’Italie (...) alors que la RDC n’a en aucun cas mis en place les conditions d’une gouvernance forestière à même de préserver la ressource dans la durée ». Une politique hypocrite qui n’est pas isolée : la même semaine, on apprenait l’attribution par Proparco, la filiale de l’AFD dédié aux investissements privés, d’un prêt de « 15 millions d’euros sur 10 ans à Rougier Afrique International, principale filiale du groupe Rougier » (agenceecofin.com, 19/05). « Cette opération aura des impacts significatifs sur le développement socio­-économique de la région (...) et sur la préservation et la gestion durable des forêts du Bassin du Congo », assure Proparco. Significatifs, certainement, mais positifs, c’est une autre affaire.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 268 - juin 2017
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