Après le désastre écologique, le naufrage social : Areva a annoncé une nouvelle vague de licenciements au Niger de quelque 200 salariés de sa filiale, la Somaïr, soit un cinquième des effectifs, en raison de conditions du marché « très difficiles » et de prix de l’uranium « très bas ». 500 postes de sous-traitants seraient également affectés (RFI, 10/10). Le scénario qui s’est déjà produit au Gabon en 1999 après la fermeture de la mine de Mounana risque fort de se répéter. Lorsque les réserves en uranium seront devenues insuffisantes ou insuffisamment rentables à Arlit, Areva se contentera de plier bagage, laissant en héritage une région dévastée par une pollution chimique et radioactive, où les anciens mineurs décèdent les uns après les autres de maladies radioinduites. Déjà, les nappes phréatiques d’Arlit ayant été dilapidées et empoisonnées, on fait aujourd’hui venir l’eau d’Agadez. Mais qu’en sera-t-il demain et qui se souciera de la population de cette ville minière perdue en plein désert ? En dépit des manœuvres actuelles de démantèlement pour éviter sa faillite pure et simple, Areva a de tout temps été très largement la propriété de l’État français, c’est donc à lui d’en assumer les conséquences.