Parmi les raisons qui poussent l’État français à conserver un territoire à ses antipodes, il y a évidemment la question des ressources naturelles. La Nouvelle Calédonie figure en 6ème place de la production mondiale de nickel. Une partie du minerai est traité sur place : on produit surtout du ferronickel destiné à la production d’acier inoxydable.
Le principal exploitant est la Société Le Nickel (SLN), qui possède 55% des concessions de nickel de l’ile. La SLN est une filiale du groupe français ERAMET, longtemps entreprise publique, et dont l’Etat français détient encore 26% des parts (après en avoir revendu 37% à la famille Duval, l’une des plus grandes fortunes françaises)
Longtemps en situation de monopole, la SLN a vu le paysage se transformer dans les années 2000. Au sud, le géant brésilien Vale a installé une usine à Goro. Au nord, c’est la collectivité publique locale qui a pris la main. La Province nord, administrée par la majorité Kanak, détient 51% des parts de Koniambo Nickel SA depuis 1998. Elle s’est alliée au suisse Glencore, pour gérer l’usine de Koniambo. Malgré cette concurrence, la SLN est le 1er producteur mondial de ferronickel et le 1er employeur privé de l’île avec 2050 salariés.
Lors du boom du nickel de 1969 à 1972, le secteur a représenté jusqu’à 30% du PIB de la Nouvelle Calédonie et des milliers de métropolitains sont venus s’installer dans la Grande Terre. Mais depuis, les cours ont beaucoup baissé. Aujourd’hui la part du nickel dans le PIB est descendue à 5%. Et en 2016, l’Etat français est intervenu pour soutenir le secteur, sous la forme de prêts pour un montant de 400 millions d’euros (dont 200 millions à la SLN), ainsi que des garanties d’emprunts.
A défaut d’être très rentable aujourd’hui, sur le long terme ce secteur est d’un intérêt évident pour l’Etat français :la Nouvelle Calédonie possède les 4e réserves de nickel du monde. Et en attendant la reprise, probable étant donné les nombreux usages du nickel notamment dans les batteries électriques, la faible croissance actuelle du secteur sert d’argument contre l’indépendance, au prétexte que l’économie calédonienne ne serait pas viable sans le soutien de l’Etat français.