Il en faudra certainement plus pour entamer la bonne conscience des dirigeants européens, mais saluons tout de même le coup de gueule du Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, le jordanien Zeid Ra’ad Al Hussein, qui vient de dénoncer la politique migratoire de l’UE, qualifiée « d’inhumaine » (La Tribune Afrique, 14/11).
On sait que l’aide apportée aux gardes-côte libyens, voire la collusion avec certaines milices, ne fait que renforcer le calvaire des migrants exposés à toutes les violences et qui crèvent dans ce qu’il faut bien appeler des camps de concentration.
« Nous ne pouvons pas être un témoin silencieux de l’esclavage moderne, du viol et autres violences sexuelles, et des homicides illégaux au nom de la gestion des migrations et de la prévention des personnes désespérées et traumatisées sur les côtes européennes », a déclaré Zeid qui appelle à dépénaliser les tentatives de migration et à mettre fin à l’enfermement des migrants dans des zones de confinement forcé.
Pardon, des « hotspots », en novlangue macronienne.
Le journal allemand Der Tagesspiegel a mis en ligne une liste de 33 293 personnes mortes en essayant de venir en Europe entre 1997 et 2017. En publiant les informations disponibles sur ces personnes, les journalistes souhaitent « honorer leur mémoire » et rappeler qu’elles sont mortes « du fait des lois coercitives appliquées en Europe ».