L’opération Sabre des forces spéciales françaises au Sahel aurait mis « hors de combat » une centaine de djihadistes depuis le début de l’année. Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Impossible à savoir, puisque les missions du COS sont couvertes par le secret-défense. A ceux qui dénoncent de simples exécutions extra-judiciaires, le commandant des Opérations spéciales, le vice-amiral Laurent Isnard, assure : « On applique le droit de la guerre, c’est-à-dire que lorsque la personne se rend, on la fait prisonnière, et si la personne nous tire dessus, on la neutralise » (RFI, 14/12). Et comment fait-on la différence au cours des bombardements tels que ceux qui ont causé la mort de plusieurs soldats maliens retenus en otage (cf. Billets n°272, novembre 2017) ? Mystère… Même question pour le jeune berger de 10 ans tué le 30 novembre 2016 lors d’une opération de Barkhane et enterré discrètement par les militaires français avant que leur forfait ne soit découvert. « L’enquête n’a relevé aucune faute individuelle ou collective dans l’usage de la force. Les principes du droit des conflits armés ont été respectés », assure la porte-parole du ministère des Armées (Reuters, 30/11). C’est en tout cas la conclusion d’une « enquête interne » de la Grande muette, qui, à l’instar d’une certaine marque de lessive, « lave plus blanc » depuis des décennies…