Alexandre Djouhri, l’une des figures clés des réseaux françafricains de ces dernières années, et présumé intermédiaire dans l’affaire du financement libyen de la campagne électorale de Sarkozy en 2007, a enfin été interpelé à Londres le 7 janvier dernier. Après avoir joué les intermédiaires pour deux présidents de droite, et bénéficiant de multiples protections internationales, Djouhri se croyait intouchable, même s’il évitait tout de même de poser le pied en France ces derniers mois. Cette interpellation ferait suite à une « provocation de trop » qui a conduit l’Elysée à sonner « la fin de la récréation », selon Libération (08/01). Le Canard enchaîné (06/12/2017) a en effet révélé comment Djouhri avait réussi à se faire inviter officiellement par l’ambassade de France à Alger à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron, dans l’espoir – déçu – d’approcher ce dernier. Quelques jours plus tard, la France lançait un mandat d’arrêt européen. Reste que son audition par la justice française est loin d’être acquise. Encore faut-il que la demande d’extradition soit acceptée et que Djouhri, qui a depuis été libéré sous caution et assigné à résidence, ne disparaisse pas dans la nature. Beaucoup de personnalités françaises, à commencer par Sarkozy, n’ont sans doute pas trop envie de le voir s’épancher dans le bureau d’un juge...