Survie

Histoire de la Kanaky en quelques dates

rédigé le 5 mars 2018 (mis en ligne le 29 octobre 2018) - Marie Bazin
  • 1300 av. J.-C. : Traces les plus anciennes de peuplement de l’archipel.
  • 4 septembre 1774 : James Cook « découvre » l’archipel et le nomme Nouvelle-Calédonie.
  • A partir de 1793 : Les baleiniers américains, anglais et français occupent les eaux océaniennes, exploitation du bois de santal pour le commerce avec la Chine.
  • 1841 : Installation des premiers missionnaires anglais puis français.

24 septembre 1853 : La France s’empare de la Nouvelle-Calédonie

  • 1864 : Elle devient une colonie pénitentiaire (criminels de droit commun, auteurs de délits, « déportés » de la Commune de Paris, déportés politiques algériens), des condamnés y sont envoyés jusqu’en 1897 mais le bagne reste en activité jusqu’en 1931.
  • 1878-1879 : Grande révolte kanak contre les colonisateurs, menée par le chef Ataï.
  • 1887 : Mise en place du Code de l’indigénat.
  • A partir de 1894 : La Nouvelle-Calédonie devient une colonie de peuplement dite « libre ». L’Etat français se proclame propriétaire de la majorité des terres et en attribue aux colons. Les Kanaks sont cantonnés dans des réserves et progressivement dépossédés de leurs terres (en 1901 ils ne possèdent plus que 13% de la superficie initiale).
  • 1917 : Révolte kanak, notamment à la suite du développement de la colonisation civile et des campagnes de recrutement soi-disant « volontaire » pour la Première guerre mondiale.
  • 1931 : Exposition coloniale de Paris, lors de laquelle des Kanaks sont exposés en cages.
  • 1942 : La Nouvelle-Calédonie devient une base arrière pour les Américains engagés dans le Pacifique.
  • 1944-1947 : Abolition progressive du Code de l’indigénat.
  • 1946 : Les Kanaks obtiennent théoriquement le droit de vote, mais le suffrage universel n’est réellement mis en place qu’en 1957.

Années 1950 : Lancement d’une nouvelle politique de colonisation de peuplement

  • 1957 : Lois cadres Deferre qui accordent davantage d’autonomie à la Nouvelle-Calédonie
  • 1963 : Loi Billotte qui marque un retour en arrière : l’essentiel des pouvoirs accordés aux institutions calédoniennes leur est retiré, notamment en raison du boom du nickel.
  • 1972 : Le Premier ministre Pierre Messmer relance une deuxième vague conséquente de peuplement, il préconise une « immigration massive de citoyens français métropolitains » comme en atteste une lettre adressée au secrétaire d’Etat aux DOM-TOM le 19 juillet 1972.

Années 1970 : Forte émergence des revendications d’indépendance du peuple kanak

  • 1969 : Fondation des « Foulards rouges » par Nidoïsh Naisseline, qui porte principalement des revendications sur l’identité kanak.
  • 1975 : Création du Parti de libération kanak (Palika), le premier parti à porter une revendication d’indépendance.
  • 1977-1978 : L’Union Calédonienne (UC), parti politique créé en 1953, se prononce officiellement pour l’indépendance.
  • 1981 : Création de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et exploités (USTKE).
  • 1983 : Table ronde de Nainville-les-Roches qui marque le début des négociations entre les indépendantistes kanaks, les non-indépendantistes et la France.
  • Septembre 1984 : Création du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), dirigé par Jean-Marie Tjibaou, et qui regroupe notamment l’UC, le Palika, l’USTKE.

1984-1988 : « Evénements », euphémisme qui désigne en réalité une guerre civile

  • Septembre-décembre 1984 : Des indépendantistes, dont Eloi Machoro, font le siège de la ville de Thio, pour bloquer l’activité de la mine de nickel.
  • 18 novembre 1984 : Boycott actif des élections territoriales pour s’opposer au statut « Georges Lemoine ». Machoro brise une urne à la hache devant la presse.
  • 5 décembre 1984 : A Hienghène, des Caldoches tuent 10 Kanaks dans une embuscade.
  • 10 janvier 1985 : Des colons déclenchent des émeutes à Nouméa suite à la mort d’Yves Tual, un jeune Caldoche.
  • 12 janvier 1985  : Eloi Machoro et Marcel Nonnaro, qui préparaient le siège de la ville de Foa, sont abattus par le GIGN. L’état d’urgence est instauré dans tout le pays.
  • 1986 : La Nouvelle Calédonie est réinscrite sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser, 39 ans après en avoir été sortie.
  • 22 avril 1988 : Attaque de la gendarmerie de Fayaoué par un groupe d’indépendantistes, 4 gendarmes sont tués et 27 sont pris en otage. 11 otages sont rapidement libérés, les 16 autres sont retenus dans la grotte d’Ouvéa.
  • 5 mai 1988 : L’armée et le GIGN lancent l’assaut sur la grotte d’Ouvéa, 19 preneurs d’otages sont tués, certains exécutés arbitrairement après l’assaut.
  • 26 juin 1988 : Accords de Matignon-Oudinot, qui repoussent de dix ans le vote sur l’autodétermination, au cours desquels une politique de rééquilibrage en faveur des Kanaks doit être mise en place.
  • 4 mai 1989 : Assassinat de Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné par Djubelly Wea, qui n’accepte pas les accords de Matignon perçus comme un renoncement sur la question de l’indépendance.
  • 5 mai 1998 : Accord de Nouméa, qui repousse une fois de plus le vote sur l’autodétermination et inaugure le « processus de décolonisation dans la République » pour les 20 années suivantes. L’accord définit aussi le corps électoral restreint qui participera au référendum prévu alors entre 2014 et 2018.
  • Novembre 2018 : Date pressentie pour le référendum d’autodétermination.
#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 275 - mars 2018
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