Né en Algérie en 1914 de parents juifs algériens, ce militant du Parti Communiste algérien prend conscience des méfaits de la colonisation française alors qu’il est jeune professeur de français en Algérie. Un temps chassé de l’Education Nationale par les lois anti-juives de Vichy, il découvre à la veille de la guerre d’Algérie que l’administration française refuse des enfants dans les écoles. Il expliquera en 2014 : « dans les réunions de l’Assemblée algérienne les colons s’opposent à ce que les enfants d’Algériens aient droit à l’éducation. Et ils donnent cette explication : "S’ils s’instruisent, ils se révolteront !" » (Alger républicain, 9/4/18). Responsable à partir de 1955 du journal clandestin et très subversif La voix du soldat, qui vise à convaincre les appelés du contingent français du bien-fondé de la lutte du peuple algérien, il est arrêté fin 1956 et n’est condamné « que » à 4 ans de prison, en France, grâce à une mobilisation de soutien. En 1961, il revient clandestinement en Algérie, dont il repart en 1967 pour fuir une vague de répression anti-communiste. Il contribue avec Henri Alleg à créer l’association Agir contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA), où il militera jusqu’à sa mort, à 103 ans.