L’action du groupe Bolloré a un peu dévissé au moment de la garde à vue du grand patron, les 24 et 25 avril, puis de sa mise en examen pour « corruption d’agent étranger », « complicité d’abus de confiance » et « faux et usage de faux », dans le cadre d’une enquête sur les concessions portuaires obtenues au Togo et en Guinée. Mais en contrôlant entre autres Havas, première boite de communication française, Vincent Bolloré est bien conseillé. La contre-offensive médiatique a donc eu lieu dès le 29 avril, dans une tribune au JDD, où il s’est demandé « Faut-il abandonner l’Afrique ? ». Un coup de bluff qui n’a pas paniqué ses actionnaires, qui savent bien que, avant la prise de contrôle de Vivendi, les activités africaines du groupe (port, rail, contrôle indirect de plantations) pesaient 25 % du chiffre d’affaires… mais 80 % des bénéfices. Il faudrait effectivement que Bolloré « abandonne » l’Afrique, mais on doute hélas qu’il le fasse spontanément.