Les services de renseignement français ne sont manifestement plus ce qu’ils étaient. La preuve : les agents américains paraissent nettement mieux informés de ce qui se déroule au Cameroun que leurs homologues français. Le 17 mai dernier, l’ambassadeur américain qui a également pointé du doigt les violences commises par des militants séparatistes a en effet expliqué dans un communiqué de presse avoir déploré auprès du président Paul Biya des « assassinats ciblés » du pouvoir pour réprimer les revendications des Camerounais anglophones, des détentions arbitraires, ainsi que des « villages incendiés et pillés » par les forces gouvernementales dans les deux régions anglophones (où sévit une guerre larvée depuis des mois, cf. Billets n°274, février 2018). Nul doute que le silence de la diplomatie française s’explique avant tout par un cruel manque d’informations...