Et si Mamadou Gassama, le Malien à qui Emmanuel Macron a promis des papiers après qu’il a sauvé un enfant, avait été soudanais ? Peut-être aurait-il connu les douceurs des services secrets de son pays plutôt que les ors de l’Elysée. Le New York Times (22/04) a évoqué le cas d’un dissident politique expulsé de France et torturé à son arrivée à Khartoum, qui affirme avoir reçu la visite en France d’officiers de police soudanais. Or, officiellement, la France n’entretient pas de coopération avec le Soudan, dont le chef de l’État, Omar el Béchir, est toujours poursuivi pour « crimes de génocide » par la Cour pénale internationale. RFI (09/05) rappelle que, selon une enquête du site Street Press (01/10/17), ce cas est loin d’être isolé. En effet, la France « collabore activement avec le régime » de Béchir depuis 2014 : « Partage des informations, accueil d’agents soudanais chargés d’identifier les réfugiés, et même utilisation de bases de données de la police soudanaise par les pan dores français... » Les agents soudanais, qui se présentent aux demandeurs d’asile comme des membres d’ONG, en profiteraient pour repérer les opposants politiques. Interrogées par RFI, des sources élyséennes dénoncent des « fantasmes » et assurent qu’il n’existe aucune forme « de coopération opérationnelle avec le régime soudanais sur ces questions là ». Pourtant en septembre dernier, le ministère de l’Intérieur lui-même avait reconnu la présence en France « d’une mission d’identification du Soudan »... Une affaire similaire en Belgique a fait scandale (Le Monde, 21/09/2017), provoquant des appels à démission des responsables gouvernementaux impliqués. Mais en France...