Survie

Blanchisserie

rédigé le 2 janvier 2020 (mis en ligne le 11 mars 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Du nouveau dans la mystérieuse affaire
du bombardement du campement français
de Bouaké en novembre 2004 en Côte
d’Ivoire, qui apparaissait comme un coup
tordu raté de la cellule Afrique de l’Elysée ?
(cf. Billets n°240, novembre 2014) Dans un
réquisitoire dont Mediapart (03/07) a
révélé quelques extraits, le vice-­procureur
du TGI de Paris fait siennes les conclusions
de S. Kheris, la dernière juge d’instruction
en charge du dossier, qui avait, dans une
ordonnance de février 2016, dénoncé une
« concertation à un haut niveau de l’État »
pour empêcher l’arrestation et le jugement
des mercenaires responsables du
bombardement qui avait fait 9 victimes
parmi les militaires français. Elle demandait
donc le renvoi devant la Cour de justice de
la République (CJR) des ministres en
exercice au moment des faits : Michèle
Alliot-­Marie (Défense), mais aussi
Dominique de Villepin (Intérieur) et Michel
Barnier (Affaires étrangères). Le vice­
procureur demande aujourd’hui un procès
aux Assises pour l’un des mercenaires et les
deux co-­pilotes ivoiriens. Il rappelle aussi
qu’il appartient à la Commission des
requêtes de la CJR de se prononcer sur
l’opportunité d’éventuelles poursuites
contre les anciens ministres français. En
2013, cette même commission avait déjà
rejeté une plainte visant Alliot­-Marie, en
dépit de ses mensonges sous serment dans
cette affaire (cf. Billets n°224, mai 2013.) Par
ailleurs, dans toutes les affaires qu’elle a eu
à juger, la CJR a surtout démontré sa
fonction de machine à blanchir les autorités
politiques. Le suspense est insoutenable…

Soutenez l'action en justice contre Total !
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 279 - juillet-août 2018
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi