Survie

Une aide toujours aussi désintéressée

rédigé le 4 septembre 2018 (mis en ligne le 1er avril 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...
AFD

Hasard du calendrier ? C’est au moment où se déroulait le sommet Chine-Afrique que l’Agence Française de Développement (AFD) a présenté son Plan d’orientation stratégique 2018-2020, en présence du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé une augmentation de l’Aide publique au développement (APD) française. « On est donc en pleine transformation et la maison change de format », se réjouit Rémy Rioux, directeur général de AFD (Rfi.fr, 04/09). Un milliard d’euros supplémentaires sous forme de dons a notamment été annoncé pour 2019, alors que l’aide française est aujourd’hui essentiellement constituée de prêts. Dans une conférence de presse tenue le 3 septembre, le ministre des Affaires étrangères français a réaffirmé la priorité accordée aux pays africains, et confirmé que cette politique n’était pas totalement désintéressée : il s’agira de « renforcer la part de l’aide bilatérale dans notre action afin de faire levier sur les décisions de nos partenaires », car « dans un monde où les logiques de puissances s’expriment de plus en plus fortement, notre aide au développement crédibilise notre parole et notre action politique et diplomatique  » (Jeuneafrique.com, 04/09). Derrière tous les slogans qui promettent de « réconcilier climat, lien social et prospérité  », parions qu’il s’agira surtout de « faire levier  » pour aider les groupes français à résister à la concurrence internationale ou encore effacer les dernières réticences de certains « partenaires » à appuyer la guerre européenne contre les migrants et son externalisation dans les pays africains.

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