Survie

Parution de « Sexe, race et colonies »

rédigé le 22 octobre 2018 (mis en ligne le 2 novembre 2018) - Odile Tobner

Nouveau grand oeuvre blanchardien avec la parution de cet ouvrage choc, tape à l’oeil et prolixe. Torrent de parole blanche. Quelques noirs bien conformes au milieu d’une centaine de discoureurs, parmi lesquels certains, Olivier Le Cour Grandmaison, Alain Ruscio, semblent s’être fourvoyés, sans que cela change l’esprit de l’ensemble. Ce livre abondamment illustré va se vendre comme des petits pains. On l’offrira à Noël à ses parents et à ses amis.

Blanchard continue à exploiter la veine de l’image du colonisé humilié qui lui a si bien réussi. Ici sa démarche se confirme et s’éclaire : dénoncer, avec un commentaire vaguement moralisateur et totalement apolitique, l’humiliation et la pornographie en exhibant des images sadiques et pornographiques. Tout le monde y gagne, le prédicateur et le voyeur, recette bien connue d’un succès assuré. Malheureusement le plat et terne discours de morale ne peut contrebalancer la violence des images, dont on connaît la puissance sur les esprits. Ce sont bien ces dernières qui attirent la masse du public blanc, dupliquant l’effet de ce qu’elles prétendent dénoncer.

Les préfaciers sont deux noirs, pour la caution. Un morceau d’anthologie avec la préface de Mbembe, au sommet de de son ambition philosophique, produisant, en transe orgasmique, un pur magma, touillant ce qui est censé être du Lacan, à dose massive, pour assaisonner le brouet insipide de ses ratiocinations qui tournent en rond, sans commencement ni milieu ni fin et inversement,aussi ignore-t-il le verbe « entrer ». Il « rentre » toujours, comme la masse des locuteurs médiatiques. Parfaite préface pour un tel ouvrage. Le texte de Martial est plus judicieux. Quand on a accepté d’être le directeur du très contestable et très contesté Mémorial ACTE en Guadeloupe, il faut bien payer son écot à la table officielle.

Si vous voulez vraiment savoir ce qu’ont été les rapports entre les races lisez "La férocité blanche" de l’avocate colombienne Rosa-Amelia Plumelle-Uribe (Albin Michel 2001), pas après le repas de Noël, vous risqueriez de le vomir intégralement. Leçon désagréable mais vraiment instructive.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 281 - octobre 2018
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