Survie

Répression made in France

rédigé le 1er juillet 2018 (mis en ligne le 17 avril 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Après le rapport de la FIDH de juin 2018 consacré aux technologies de surveillance vendues par la France à l’Egypte (cf. Billets n°279, été 2018), c’est au tour d’Amnesty international de dénoncer « Des armes françaises au coeur de la répression en Egypte  » (rapport du 16/10). A partir de 2011, la France est en effet devenue le principal fournisseur d’armement de l’Egypte, devant les États-Unis, ce qui a valu à Le Drian d’être décoré par Al-Sissi. Léger problème : ces matériels militaires, notamment les véhicules blindés, sont utilisés pour réprimer la population avec une violence sans précédent dans l’histoire récente du pays, comme lors du massacre du 14 août 2013 où près de 1000 personnes ont trouvé la mort (cf. Billets n°250, octobre 2015), sans que les livraisons françaises se soient interrompues par la suite. « De 2012 à 2016, la France a livré plus d’armements que sur les 20 années précédentes », constate Amnesty, l’Egypte devenant le premier client de la France dans ce domaine entre 2013 et 2017. Les autorités françaises se défendent en indiquant que ces ventes relèvent uniquement de la « lutte contre le terrorisme » et sont destinées au ministère de la Défense égyptien, et non aux forces de sécurité de l’Intérieur. Sauf qu’Amnesty a à plusieurs reprises alerté les autorités françaises sur ce tour de passe-passe du destinataire final et sur l’usage qui était réellement fait de l’armement français. C’est donc en toute connaissance de cause que celles-ci ont poursuivi leurs livraisons en violation des conventions internationales et du droit européen.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique  282 - novembre 2018
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