Survie

De l’huile sur le feu

rédigé le 29 novembre 2018 (mis en ligne le 1er avril 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

On savait déjà que l’armée française utilisait depuis plusieurs mois des mouvements armés du nord du Mali, le MSA et le GATIA (milices touarègues pro-gouvernementales), pour mener sa « guerre contre le terrorisme », alors que les accords de paix achoppent notamment sur la question du désarmement. Certains - des chercheurs (Slate.fr, 30/07) et même un ancien ambassadeur (LeMonde.fr, 26/07) – dénonçaient par ailleurs les effets pervers de cette stratégie sur les conflits intercommunautaires dans un contexte où les alliés des Français se sont livrés à de nombreuses exécutions extra judiciaires de civils, documentées aussi bien par des rapports d‘ONG que par la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Ces milices (et d’autres) sont également accusées par l’ONU de se financer grâce aux protections accordées aux convois des trafiquants de drogue, ce qui constitue un des enjeux économiques régionaux importants expliquant les rivalités armées. Mediapart (29/11) rapporte cette fois des témoignages selon lesquels des avions et des militaires français en retrait ont été aperçus à plusieurs reprises lorsque ces mouvements ont attaqué des campements de civils. Si aucun témoignage ne pointe la participation directe de militaires français à ces exactions, la question de la complicité de l’armée française se pose néanmoins en raison de l’attitude des officiers de l’opération Barkhane, qui minimisent leur collaboration avec ces mouvements, refusent de reconnaître que l’appui français a pu être instrumentalisé dans le cadre de règlements de comptes locaux et surtout nient les exactions commises par leurs alliés...

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