Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, autrement dit du budget, était en visite en Nouvelle-Calédonie du 14 au 18 février. L’exécutif français considérant le résultat du référendum sur l’indépendance comme un « signal d’alerte », il se met en ordre de bataille pour réaffirmer sa présence dans l’archipel et ainsi tenter de regagner du terrain. Comme le comité des signataires réuni à Paris en décembre l’a déjà prouvé, ce sont les questions économiques et financières qui ont été réinvesties en priorité à l’occasion de cette visite ministérielle, alors même qu’elles relèvent normalement de la compétence des institutions calédoniennes : rencontre avec plusieurs entreprises, en particulier l’usine de nickel gérée par le géant brésilien Vale, et avec le Medef local, et une attention toute particulière à la question de la défiscalisation. Une question cruciale pour l’Etat et l’élite économique locale puisque la défiscalisation permet de soutenir l’implantation d’investissements étrangers en Nouvelle-Calédonie, que ce soit dans l’industrie, dans le tourisme, dans l’immobilier, et donc d’amener des capitaux et des entrepreneurs étrangers qui participent à la mise à l’écart des Kanak et autres communautés locales.
Au menu des dossiers régaliens, c’est la question du territoire maritime qui a été choisie, puisque l’Etat exerce toujours sa compétence sur la Zone Economique Exclusive de Nouvelle-Calédonie et qu’elle est d’une importance stratégique pour assurer la présence française dans le Pacifique. Darmanin a notamment rencontré la gendarmerie maritime et la marine nationale, une manière de montrer que l’exécutif français dans son ensemble s’intéresse de très près aux questions de défense en Nouvelle-Calédonie.