En Mauritanie, après avoir effectué les deux mandats permis par la Constitution, le général putschiste Abdel Aziz ne se représentait pas à la tête de l’État. Mais son dauphin, le général Mohamed Ould Ghazouani, s’est déclaré élu au premier tour de la présidentielle, le samedi 22 juin, avant même que la Commission électorale très très indépendante ne vienne confirmer sa « victoire » avec 52 % des voix. Malgré la coupure d’Internet et le déploiement de l’armée et des forces anti-émeutes, des mouvements de colère ont éclaté dans les quartiers populaires, encouragés par les partis d’opposition qui ont unanimement dénoncé un « hold-up électoral ». Tandis que les militants de ces derniers étaient raflés et leurs locaux fermés les jours suivants, le ministre de l’Intérieur, Ahmedou Ould Abdallah, a dénoncé « une main étrangère qui est derrière ces événements » et un « plan de déstabilisation » du pays, assurant avoir « arrêté une centaine d’étrangers » (AFP, 26/06). Une fois n’est pas coutume, saluons la clairvoyance et la fermeté de la diplomatie française qui, dans cette situation, a « félicité » M. Ghazouani avec lequel elle s’est dite « prête à travailler étroitement » et a salué « le bon déroulement de l’élection présidentielle », intervenue « dans un climat pacifique ». (Point de presse du MAE, 25/06) Rappelons que la Mauritanie fait partie des partenaires privilégiés de la France pour sa « guerre contre le terrorisme » en Afrique, et qu’à ce titre, rien ne saurait lui être reproché...