Survie

Gabegie et libéralisme

rédigé le 4 juillet 2019 (mis en ligne le 10 janvier 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Tous les dirigeants politiques et
militaires français et africains en
conviennent désormais : il n’y aura pas de
solution au problème du djihadisme en
Afrique tant que le terreau social et
politique sur lequel il prospère n’aura pas
été traité. En clair, tant qu’une jeunesse
révoltée par la corruption des élites n’aura
d’autre avenir que de croupir dans la
misère... Mais force est de constater qu’il ne
s’agit que de belles paroles et que les vraies
priorités n’ont guère changé. Le Niger, un
des pays les plus pauvres du monde, vient
ainsi de mobiliser « pas moins de
450 milliards de francs CFA (687 millions
d’euros), soit l’équivalent de près d’un
quart du budget de l’État en 2019
 » en
infrastructures de prestige (nouvel
aéroport, nouvelles routes, nouveaux hôtels
de luxe) uniquement pour accueillir un
sommet extraordinaire de l’Union africaine
(UA) le 4 juillet dernier (Mediapart,
04/07). Selon le gouvernement,
80 % des dépenses
rentraient dans le cadre de
partenariats public­-privé (PPP), le reste étant à la charge de l’État. Et
c’est ce même sommet qui a entériné la
création d’une zone de libre­-échange
continentale (ZLEC) qui profitera d’abord
aux plus grandes entreprises africaines et
aux filiales des multinationales étrangères,
au détriment des activités qui contribuent à
l’autosuffisance, notamment alimentaire,
des populations. Les insurrections djiha­distes ont de beaux jours devant elles...

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