L’affaire a défrayé la chronique au Mali : dans une interview à Jeune Afrique (30/06), le président IBK a révélé que les deux hélicoptères Puma « acquis auprès de la France » sont « encore cloués au sol faute de maintenance appropriée ». Son fils, Karim Keita, Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale malienne, en a rajouté une louche dans le cadre d’une conférence organisée par la Coordination des Élus Français d’Origine Malienne : « Les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat » (Bamada.net, 17/07). Joël Meyer, l’ambassadeur de France au Mali, s’est empressé de jouer sa partition : « avant de passer la commande, les acheteurs étaient bien conscients qu’il s’agissait d’hélicoptères d’occasion avec tous les risques que cela comporte, y compris celui lié à la maintenance » (L’indépendant, 25/07). Il n’est pas exclu que le régime Keita, qui semble battre des records en matière de corruption, ne tente avant tout de dissimuler sa propre impéritie. N’empêche que la déclaration de l’ambassadeur éclaire d’une lumière singulière les affirmations répétées des autorités françaises selon lesquelles « notre seul but [avec l’opération Barkhane] est bien de rendre opérationnelles les forces armées locales pour permettre à ces États de retrouver les pleins moyens de leur souveraineté et restaurer la paix » (Audition de Florence Parly, ministre des Armées, devant les parlementaires, 07/05).