Survie

L’envers du décor de Barkhane

rédigé le 30 juin 2019 (mis en ligne le 6 janvier 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’affaire a défrayé la chronique au Mali :
dans une interview à Jeune Afrique (30/06),
le président IBK a révélé que les deux héli­coptères Puma « acquis auprès de la
France
 » sont « encore cloués au sol faute
de maintenance appropriée
 ». Son fils, Ka­rim Keita, Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale malienne,
en a rajouté une louche dans le
cadre d’une conférence organisée par la Coordination des Élus Français d’Origine Malienne : «  Les hélico­ptères que nous avons achetés ne
peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat
 » (Bamada.net, 17/07). Joël Meyer, l’ambassadeur de France au Mali, s’est empressé de jouer sa partition : « avant de passer la
commande, les acheteurs étaient bien
conscients qu’il s’agissait d’hélicoptères
d’occasion avec tous les risques que cela
comporte, y compris celui lié à la mainte­nance
 » (L’indépendant, 25/07). Il n’est pas
exclu que le régime Keita, qui semble battre
des records en matière de corruption, ne
tente avant tout de dissimuler sa propre
impéritie. N’empêche que la déclaration de
l’ambassadeur éclaire d’une lumière singu­lière les affirmations répétées des autorités
françaises selon lesquelles « notre seul but
[avec l’opération Barkhane] est bien de
rendre opérationnelles les forces armées
locales pour permettre à ces États de re­trouver les pleins moyens de leur souveraineté et restaurer la paix
 » (Audition de
Florence Parly
, ministre des Armées, devant
les parlementaires, 07/05).

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 289 - septembre 2019
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