Le Monde (24/09) publie un reportage très éclairant sur la formation des gardes-côtes libyens par l’Union européenne : « Au total, d’ici à fin septembre, 555 Libyens auront été formés par Sophia [Opération Militaire de l’Union européenne qui n’a plus de volet maritime depuis le printemps 2019], pour un coût moyen de 5 000 euros par élève. Aucun, cependant, n’a été aguerri aux secours en mer à proprement parler. » À quoi bon, puisque de toute façon, selon François Thomas, président de l’ONG SOS Méditerranée : « Nous (...) contactons les gardes-côtes avant chaque sauvetage (...). Nous n’avons quasiment jamais de réponse à nos appels alors qu’ils doivent avoir un centre de coordination des secours accessible 24 heures sur 24. Et ils ne parlent pas toujours anglais alors que c’est une obligation. » Par ailleurs, « le poste de conseiller spécial aux droits de l’homme de Sophia étant vacant », certains formateurs dont ce n’est pas la spécialité prennent sur eux de dispenser des rudiments. Avec l’efficacité que l’on sait, vu les sévices endurés par les migrants... L’article rappelle d’ailleurs que, selon le secrétaire général de l’ONU, « l’implication de fonctionnaires d’État et locaux dans des réseaux de passeurs et de trafiquants » est toujours une réalité et que « divers groupes armés tentaient d’affermir leur légitimité en offrant prétendument un soutien à l’action de lutte contre les migrations irrégulières dans l’objectif de bénéficier d’une assistance technique et matérielle de la part d’acteurs étrangers »...