Survie

Jusqu’où ira la commission d’enquête ?

rédigé le 1er novembre 2019 (mis en ligne le 23 janvier 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

En avril dernier, le président français
Emmanuel Macron a lancé une Commission
d’enquête pour étudier les archives fran­çaises sur le rôle de Paris au Rwanda entre
1990 et 1994. La création de cette commis­sion est en soi une avancée. La liste défini­tive des membres vient d’être publiée :
certains de ces chercheurs sont reconnus et
pourront vouloir aller jusqu’au bout. Mais
auront-­ils le temps de consulter les milliers
d’archives concernées ? L’historienne An­nette Wievorka, ne s’en sentant pas capable,
a démissionné. D’autant que, comme elle,
tous les membres sont en fait spécialistes
d’autres sujets : les uns de la Shoah ou du
génocide des Arméniens, certains travaillent
sur des domaines dont l’intérêt est moins
apparent ; mais aucun sur le génocide des
Tutsis lui­-même, ni sur le rôle qu’y a joué la
France. Et pourquoi la présence parmi eux
d’un politique de l’époque de Mitterrand ?
Par ailleurs, tandis que François Hollande a
promis d’ouvrir l’ensemble des archives
françaises à tous les chercheurs, Macron au­torise un accès restreint aux seuls cher­cheurs de la commission. Auront-­ils
réellement accès à toutes les archives ? No­tamment aux documents classés « secret­-dé­fense » actuellement non accessibles aux
juges qui enquêtent sur les responsabilités
françaises dans le génocide : documents
dont le contenu expliquerait peut-­être que
la promesse de Hollande n’a pas été tenue ?

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 291 - novembre 2019
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