A l’occasion de son déplacement à
Mayotte le 22 octobre dernier, Macron s’est
fendu de quelques phrases en shimaoré :
« Maoré na Farantsa paka tcho ! »
(Mayotte et la France, jusqu’au bout, à la vie
à la mort). Mais il a aussi montré qu’outre la
langue de bois, il maîtrisait parfaitement
l’idiome du Rassemblement national, il est
vrai désormais très répandu : « Mayotte
française, c’est plus de sécurité ! Apporter
la sécurité, c’est lutter contre l’immigration clandestine ! » (Le Parisien 23/10).
Et
de se réjouir de l’augmentation du nombre
de reconduites à la frontière. Poursuivant
son voyage par une étape aux Iles Éparses,
dont Madagascar revendique la souveraineté, le Président a également excellé dans
le plus pur style colonial : « Ici c’est la
France, c’est notre fierté, notre richesse »,
oubliant qu’il avait promis au précédent
président malgache « un dialogue pour
aboutir à une solution commune » (Le
Monde.fr, 24/10). Et pour mieux faire passer
la pilule, il a justifié sa provocation par une
volonté de « d’éviter l’exploitation prédatrice des mers », assurant que l’archipel des Iles Glorieuses serait classée en réserve naturelle dès 2020. Rien à voir avec les ressources énergétiques du canal du Mozambique sur lesquels la France lorgne depuis déjà quelques années… (cf. Billets
d’Afrique n°215 et 214)