Faute d’obtenir la moindre considération de la part des autorités françaises, c’est à l’ONU que les familles des journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, enlevés et tués au Mali en 2013, sont allées témoigner de leur calvaire, à l’occasion d’une exposition de dessins organisée par l’Unesco pour lutter contre l’impunité après la mort de journalistes (AFP, 31/10). Rappelons que des enquêtes de RFI (22/07) et de Radio France (07/09) ont battu en brèche la version de l’armée française, couverte par le secret défense, selon laquelle les forces spé ciales n’auraient pas poursuivi les ravisseurs, et mis au jour les étranges troubles de la mémoire de l’ancien président Hollande. « On nous ment, on nous a promis de nous dire la vérité, mais aujourd’hui on ne sait rien », déplore la sœur de Claude Verlon. Jean-Yves Le Drian, « n’a pas eu beaucoup d’humanité envers moi », regrette la mère de Ghislaine Dupont, bientôt âgée de 90 ans. Quelle surprise de la part d’un homme si attaché au respect des droits humains... Les familles ont reçu le soutien de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, qui a estimé que « l’impunité en France était inacceptable ».