Le 3 juillet, la cour d’appel de Paris a confirmé la décision de non-lieu rendue fin 2018 dans l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 qui a tué les présidents Cyprien Ntaryamira, du Burundi, et Juvénal Habyarima na, du Rwanda : attentat qui fut le signal déclencheur du coup d’État mené par les extrémistes hutus, ainsi que du génocide des Tutsis. Cette décision intervient au terme d’une enquête qui fut l’objet d’influences, voire de manipulations qui visaient à accuser Paul Kagame (l’actuel président rwandais) et le Front Patriotique Rwandais d’être les commanditaires de l’attentat. L’enquête fut ouverte en 1998 suite à la plainte des familles de l’équipage français de l’avion et fut menée pendant 8 années dans une seule direction par le juge Jean-Louis Bruguière. Il a systématiquement cherché, via des témoins qui se rétractèrent plus tard ou des enregistrements qui se révélèrent faux, à démontrer la culpabilité de Paul Kagamé. En dépit d’indices majeurs (cf. Billets n°283, janvier 2019), la piste des extrémistes hutus n’a pas été explorée de manière approfondie, ni celle de leur principal soutien : l’État français. La justice française, encore une fois, détourne son regard des possibles responsabilités de ses dirigeants dans la préparation et le déclenchement du dernier génocide du XXème siècle. Les familles des victimes, parties civiles, se sont pourvues en cassation. Le jugement de la Cour de cassation, dont l’issue fait peu de doute, rendra cette décision définitive.