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rédigé le 7 juillet 2020 (mis en ligne le 3 novembre 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Selon Africa Intelligence (01/07), les autorités nigériennes s’inquiètent des conséquences en cascade de la fermeture prochaine de la mine exploitée par la Cominak, l’une des deux filières d’Orano (ex-Areva) au Niger (Cf.Billets d’Afrique n°288, juillet 2019). Outre le (faible) manque à gagner en matière de taxes et impôts, le pays s’apprête à payer chèrement la fin d’une exploitation uranifère qui ne lui a jamais beaucoup profité économiquement, mais qui a durablement pollué toute la région… et la vie politique depuis l’indépendance. Les premiers concernés seront bien sûr les salariés directs, les sous-traitants et tous les secteurs économiques associés à leur présence. Rappelons qu’en 1999, après la fermeture de la mine de Mounana au Gabon, la ville s’était transformée du jour au lendemain en ville fantôme. Et si c’est le même type de « réhabilitation » environnementale qui est envisagé, la pollution et la radioactivité ont de beaux jours devant eux. Quant aux malades actuels et futurs, ils ne pourront pas être moins bien pris en charge, puisqu’Areva-Orano n’a jamais reconnu les pathologies radio-induites pour ses salariés ou la population locale. Par ailleurs, rapporte Africa Intelligence, un grave problème se pose pour la Sonichar (Société nigérienne du charbon d’Anou Araren), qui, grâce à une centrale thermique, fournit en électricité les filiales d’Orano « très consommatrices de l’énergie produite, mais surtout meilleures payeuses que nombre d’autres acheteurs. Avec le départ de la Cominak, les autres détenteurs du capital de la Sonichar (...) devront trouver de nouvelles sources de revenus pour la compagnie d’électricité. Or, cette dernière est déjà mal en point. La vétusté de ses infrastructures ainsi que le manque de fonds pour les moderniser, auxquels se sont ajoutés des problèmes de gouvernance, ont généré des délestages massifs dans la zone qu’elle couvre au nord du Niger. La Société nigérienne d’énergie (Nigelec) se fournissant aussi auprès de la Sonichar, c’est la distribution d’électricité dans tout le Niger qui pourrait être affectée.  » Tout le Niger, c’est beaucoup dire : si l’uranium nigérien a longtemps éclairé un bon tiers des ampoules françaises, la grande majorité des Nigériens n’a pas accès à l’électricité...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 299 - juillet-août 2020
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