Formidables extraits de théâtre radiophonique diffusés par Mediapart (12/07), avec des acteurs plus vrais que nature ! Et pour cause : il s’agit d’interceptions judiciaires réalisées par un service de police anti-corruption au printemps 2013 et visant Bernard Squarcini. On y entend l’ancien responsable de la DGSI sous Nicolas Sarkozy, désormais reconverti au service d’intérêts privés, activer ses réseaux dans les services secrets, la police ou la justice pour obtenir illégalement des informations sensibles ou protéger la tranquillité de Bernard Arnault, patron de LVMH, contre les dangereux gauchistes du journal Fakir. On y trouve également confirmation de ses liens très étroits avec Michel Tomi, surnommé « le parrain des parrains » qu’il appelle affectueusement « mon oncle », ou avec l’inévitable Alexandre Djouhri avec lequel il semble réaliser de fructueuses affaires. Ces interceptions « mettent au jour l’existence d’une forme d’État dans l’État où se mêlent intérêts privés et fonctions publiques, basse police, renseignement politique et espionnage économique, parfum mafieux et puissances étrangères », résume Mediapart. Mais le journal en ligne a également découvert que ces écoutes, qui ont dormi plusieurs années dans les placards avant d’être exploitées par la justice, ont été un peu caviardées par l’IGPN en charge de l’enquête. « Résultat : des informations majeures n’ont pas été exploitées dans la procédure, qui est toujours en cours. » Une étourderie, sans doute...
