Survie

Come-back raté

rédigé le 25 juillet 2020 (mis en ligne le 2 décembre 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Malgré d’impressionnants efforts de mise en scène, le retour en Libye de Bernard-Henri Levy le 25 juillet dernier peut difficilement être qualifié de succès. « Les acteurs militaires de Misrata qui devaient le rencontrer ont décliné, les autorités locales d’Al-Khums ont refusé de le rencontrer et le convoi de BHL a été bloqué à l’entrée de la ville de Tarhuna par des unités locales et des forces du gouvernement d’accord national. Des coups de feu ont été tirés en l’air pour preuve de leur détermination à lui interdire l’accès à la ville, et notre valeureux écrivain en a été bon pour rester à l’abri dans sa voiture blindée avec pour lot de consolation une halte photo sur la route du retour, devant ce qui apparaît comme des excavations de tombes collectives. Juste le temps ensuite de rentrer à Misrata et embarquer dans son jet privé pour quitter la Libye dans la soirée. », résume Patrick Haimzadeh (Orient XXI, 25/07) Au-delà de la farce, quelques questions sérieuses demeurent en effet : BHL a-t-il voulu conduire « une nouvelle mission de bons offices au service de son ami Emmanuel Macron, comme il l’aurait dit à certains de ses interlocuteurs libyens ? » S’agissait-il, comme le pensent certains journalistes, de renouer des liens avec des protagonistes du camp Sarraj tandis qu’Haftar, sur lequel avait misé la France, semble en perte de vitesse ? Si tel est le cas, le résultat n’a pas été celui escompté : « Si l’objectif de la visite de BHL était de redorer le blason de la France dans l’Ouest libyen après son soutien au maréchal Haftar, c’est un fiasco complet  », estime Haimzadeh : « la dernière escapade libyenne de BHL a déjà eu des conséquences sérieuses en Libye. Accusé d’avoir été impliqué dans la préparation de cette visite sans en avoir informé le conseil présidentiel, le ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha est la cible de nombreuses attaques et critiques. À Misrata même, cette affaire a également suscité des tensions, aggravant des lignes de fracture et des clivages existants. » On a les ambassadeurs officieux qu’on mérite…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 300 - septembre 2020
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