Fin juillet, les députés Claude de Ganay (Les Républicains) et Fabien Gouttefarde (LREM) ont rendu un rapport sur « les systèmes d’armes létaux autonomes » (SALA), communément appelés « robots tueurs », qui n’est pas sans rappeler la manière dont l’opinion publique française a été préparée à l’usage de drones armés par les militaires français (cf. Billets n°293, janvier 2020). Bien sûr, « la France s’oppose farouchement au développement de SALA, entendus comme des armes pleinement autonomes », assurent les rapporteurs lors de la présentation de leur rapport, car « en heurtant ainsi directement la question de déshumanisation du champ de bataille, la question des SALA percute directement les grands principes du droit international des conflits ». Voilà pour les grands principes. Mais… « l’autonomie des systèmes d’armes se trouve au cœur d’une nouvelle course aux armements » et « dans ce contexte, la France et l’Europe ne peuvent demeurer sans agir (…) Il nous faut toutefois demeurer pragmatiques, et ne pas nous lier les mains en nous interdisant de conduire des projets de recherche en matière de robotique et d’autonomie. Il en va du maintien de la position stratégique de la France et de l’Europe sur la scène internationale. (…) "il faut prendre garde à ne pas continuer à améliorer la bougie pendant que d’autres inventent l’électricité" ! C’est la philosophie qui traverse notre rapport », concluent les députés. Une réflexion bénie par le complexe militaro-industriel, à défaut d’avoir reçu l’onction démocratique...