L’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent a été entendu comme témoin dans le cadre de l’affaire dite des « Biens mal acquis ». Son témoignage, selon Mediapart (30/09) qui y a eu accès, « peut se lire comme une sorte de testament judiciaire » sur l’histoire de la Françafrique. Concernant le système de corruption de la classe politique française mis en place par Elf, il rapporte notamment cette anecdote : « Sous la cohabitation, j’ai demandé au président [François Mitterrand – ndlr] ce que je devais faire. Il m’a demandé d’aller voir le premier ministre de l’époque [Edouard Balladur – ndlr], qui a refusé de me voir. Le président m’a alors dit d’aller voir directement le ministre du budget [Nicolas Sarkozy – ndlr]. Je lui ai donc remis copie de la feuille que je donnais au président ». Et à Mediapart, il précise que Nicolas Sarkozy lui avait paru « affolé quand il a vu les chiffres. Il n’imaginait pas que cela puisse exister comme ça ». Mais visiblement, Sarkozy s’est par la suite révélé un homme plein de ressources... Enfin concernant la période la plus récente, « dans le cabinet du juge Blanc, Loïk Le Floch-Prigent a affirmé que le système qui l’a emmené devant les tribunaux "continue d’exister", mais sous d’autres formes, avec d’autres sociétés sur la piste desquelles sont aujourd’hui les enquêteurs. » Des noms !