C’est dans une indifférence générale que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exigé la fermeture des centres de détention illégaux en Libye (RFI, 05/09), véritables camps de concentration où les migrant.e.s (mineur.e.s pour un quart d’entre eux/elles), sont soumi.e.s à l’extorsion, à la torture, aux viols, à l’esclavage ou au meurtre. Et les centres de détention officiels ne valent guère mieux. Son rapport est corroboré par les enquêtes des ONG : Amnesty vient ainsi de sortir un rapport intitulé"Between life and death" : Refugees and migrants trapped in Libya’s cycle of abuse, qui dénonce ces violations massives des droits de l’homme cautionnées par l’Union européenne au nom de la lutte contre l’immigration clandestine : ces atrocités sont « bien connues de l’Union européenne qui continue pourtant de collaborer avec la Libye. Elle fournit des vedettes rapides et forme les gardes-côtes libyens pour intercepter et ramener en Libye toutes les personnes qui tentent de fuir le pays. (…) L’Union européenne justifie souvent le renvoi des personnes dans des pays tiers par l’engagement pris de réinstaller des réfugiés parmi les plus vulnérables. Mais les actuels programmes de réinstallation et d’évacuation depuis la Libye sont clairement insuffisants (…) En raison des mesures sanitaires pour lutter contre le COVID-19, la situation s’est encore aggravée : seules 297 personnes réfugiées ont été évacuées de Libye en 2020 », soit largement moins que le nombre de personnes mortes en mer pour avoir tenté de fuir l’enfer sur terre.