A l’issue de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, était invité sur le plateau de La 1ère (31/10) et il a été interrogé sur les futures relations entre la France et une future Kanaky indépendante, notamment à propos de la double nationalité. Voilà sa réponse : « C’est la question qu’on pose à l’Etat, mais je veux aussi renvoyer la question aux indépendantistes. Kanaky indépendante, c’est quel pays ? Démocratie, pas démocratie ? Séparation des pouvoirs, pas séparation des pouvoirs ? Liberté de la presse, pas liberté de la presse ? Ça va compter. On ne peut pas dire que la France entretiendra toujours une relation privilégiée avec une Kanaky indépendante, si nous on ne sait pas quel est l’Etat politique de cette Kanaky. La France n’entretiendra jamais de relations privilégiées avec un pays qui ne respecterait pas les droits de l’Homme, qui laisserait des compatriotes de côté ». Les peuples tchadiens, camerounais, ivoirien, guinéen, et tant d’autres, seront surpris de l’entendre, puisque la France entretient justement des relations privilégiées avec leurs dirigeants, qui bafouent les droits de l’Homme, violent la liberté de la presse, répriment tout ou partie de leur population.
Du côté des partis indépendantistes, la réaction a été rapide : « Monsieur le ministre, vous connaissez parfaitement le projet de société présenté aux Calédoniens lors de 2 campagnes référendaires... alors ne faites pas croire aux téléspectateurs que Kanaky Nouvelle-Calédonie pourrait menacer les droits de l’homme. En niant le travail et les fondamentaux du FLNKS, vous alimentez la politique de la peur. Le dialogue auquel vous aspirez ne pourra se faire que sur la base du respect mutuel et de l’impartialité de l’Etat » (compte Facebook de la liste indépendantiste « Unité pays »). L’’objectif annoncé du déplacement du ministre était effectivement de relancer un « dialogue », mot que l’on entendait dans toutes les bouches (surtout celles opposées à l’indépendance) suite au deuxième référendum d’octobre. Après un mois de visite, le ministre aurait-il considéré qu’il était déjà temps de clore ce « dialogue », en adoptant un ton condescendant et mensonger à l’égard du mouvement indépendantiste ?