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SALAperies

rédigé le 15 mai 2021 (mis en ligne le 20 septembre 2021) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le ministère de la Défense poursuit tranquillement son entreprise de banalisation des « robots tueurs » ou systèmes d’armes létaux autonomes (SALA) à venir. Le 29 avril, le comité d’éthique de la défense, qui s’était précédemment illustré par un rapport douteux sur « Le soldat augmenté », a rendu public un nouvel avis sur la question. Bien sûr, «  La France confirme qu’elle ne développera et n’emploiera pas » de SALA écrivent les rapporteurs. Les mêmes se déclarent en revanche favorables aux SALIA, « systèmes d’armes létaux intégrant de l’autonomie mais demeurant sous maîtrise de l’humain ». Dans un premier temps ? Au nom de la course aux armements et de la nécessité de « maintenir le rang des armées françaises », le rapport préconise en effet la poursuite de « la recherche dans les domaines de l’intelligence artificielle de défense et des automatismes dans les systèmes d’armes  », tandis que les militaires réfléchissent déjà à leur mise en œuvre sur des drones. Pas besoin d’être devin pour comprendre où conduit cette logique : quand la technologie sera opérationnelle, ce serait vraiment dommage de ne pas imiter les voisins qui auront ou qui s’apprêteraient à franchir le pas… Il ne manquera plus qu’un petit rapport parlementaire pour avaliser la chose, comme on l’avait fait quand la question d’armer les drones s’était posée. En décembre dernier, le député (PS) Gilbert Roger avait ainsi confirmé, en commission de la Défense du Sénat, la fonction du rapport parlementaire qu’il avait co-écrit en 2017 et qui avait « permis la décision d’armer les drones  ». Une mécanique bien rodée…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 307 - mai 2021
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