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Suspension (3)

rédigé le 10 juin 2021 (mis en ligne le 7 septembre 2021) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans la foulée, Macron a également annoncé la fin prochaine de l’opération Barkhane dans sa forme actuelle. Si le président parle, dans la conférence de presse déjà citée, d’« une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel  », il ne s’agit pourtant nullement d’une rupture avec la stratégie actuelle de « guerre contre le terrorisme », qui a depuis longtemps fait la preuve de son échec. L’annonce de cette décision, alors que « les modalités et le calendrier » ne seront précisément définis que dans quelques semaines, vise sans doute à renforcer les pressions sur la junte malienne, après l’annonce de la suspension temporaire de la coopération militaire. Mais le scénario est à l’étude de longue date, et aurait même dû être présenté lors du dernier sommet du G5-Sahel. Pour faire face au coût économique (près d’1 milliard d’euros annuel) et politique (une hostilité grandissante en France et en Afrique) de l’opération Barkhane, il s’agit de réduire au moins de moitié les effectifs (5100 militaires actuellement), mais de renforcer l’encadrement des forces africaines, notamment par des forces spéciales sur le terrain avec l’opération européenne Takuba que la France peine à impulser. Il s’agira aussi vraisemblablement de renforcer les bombardements aériens qui donnent aujourd’hui les meilleurs chiffres en termes de « neutralisations » des djihadistes. Rien donc qui ne laisse envisager une amélioration du terreau sur lequel prospèrent les djihadistes ou un quelconque changement de logique qui verrait la sécurité des populations placée au centre de la stratégie militaire…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 308 - juin 2021
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