Survie

Loi du Talion

rédigé le 1er juillet 2021 (mis en ligne le 10 octobre 2021) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les journalistes assassinés au Mali en 2013, a adressé une lettre ouverte à la ministre des Armées après que cette dernière s’est félicitée de la «  neutralisation » par Barkhane de Baye Ag Bakabo, chef présumé du commando qui avait enlevé les journalistes de RFI (Le Monde, 22/06) : «  Madame la Ministre, nous avons été surpris par les termes de votre annonce (…) Selon vous, "la neutralisation" de l’un des assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon "met fin à une longue attente"(...). Mais nous attendions la justice, pas la vengeance. (…) Nous espérions donc, depuis longtemps, son interpellation, son extradition, sa mise en examen et sa judiciarisation en France. Pas cette élimination, qui laisse derrière elle un océan de questions sans réponse et une quête de la vérité en deuil. » Les circonstances de la mort des journalistes, et le rôle exact des militaires français après leur enlèvement, restent en effet couverts par le secret défense alors que plusieurs éléments viennent contredire la version officielle de l’armée française. «  Plus le temps passe, plus on est fondé à penser que ceux qui ont été neutralisés l’ont été aussi peut-être parce qu’il y avait des choses qu’on ne voulait pas leur laisser dire dans cette affaire », avait estimé en 2016 le député socialiste Philippe Baumel, membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale (RFI, 02/11/16). Après l’élimination de Babe Ag Bakabo, il ne resterait plus que deux protagonistes du rapt encore vivants : Hamadi Ag Mohamed et Seidane Ag Hitta. Ce dernier a été l’un des interlocuteurs de Bamako et Paris lors des négociations pour la libération d’otages, dont la Française Sophie Pétronin. « S’affichant au grand jour auprès d’émissaire de Bamako, il en a retiré l’image d’un homme presque fréquentable. Un statut qui risque de compliquer le travail de la justice française… », commente RFI (12/06).

a lire aussi