Alors qu’il tentait d’obtenir la participation du président algérien à son nouveau sommet pour la Libye, Macron a fait savoir qu’il regrettait « les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et témoignait son « plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie » (AFP, 09/11). En octobre dernier, le président français avait évoqué la « rente mémorielle » du système « politico-militaire » algérien et s’était interrogé sur l’existence d’« une nation algérienne avant la colonisation française », renvoyant dos à dos colonisation française et ottomane. Ces propos avaient provoqué une quasi-rupture des relations diplomatiques. Le professeur Ali Bensaad estime pourtant que les grossières provocations du président français n’ont pas été une mauvaise affaire pour le régime algérien (RFI, 01/11) : « on dirait qu’il [Macron] a voulu aider le régime dans sa légitimation, alors que le régime était très isolé à l’intérieur et que la question mémorielle n’a plus aucune efficacité auprès de l’opinion publique. Mais que quelqu’un d’extérieur à l’Algérie non seulement s’en mêle, mais s’en mêle de la façon la plus négative, cela a été une sorte de bouée de sauvetage pour le régime. »