Survie

Bolloré 
out of Africa ?

rédigé le 25 décembre 2021 (mis en ligne le 5 mars 2022) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Nous nous faisions l’écho, le mois dernier, d’un article de Mediapart (23/11), qui rappelait la proximité du secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, avec la famille Aponte, principale actionnaire du groupe italo-suisse MSC, qui se développe en Afrique et a « bénéficié de soutiens exceptionnels de la part de l’État français ». On apprend en décembre que c’est à ce même groupe MSC que Bolloré, englué dans une procédure judiciaire pour corruption et soumis à une concurrence de plus en plus rude, envisage de céder « ses activités de transport et de logistique africaines » (Communiqué du groupe Bolloré, 20/12) qui ont longtemps constitué la poule aux œufs d’or. Le groupe a accordé une exclusivité à MSC pour lui faire une proposition (elle serait pour l’heure de 5,7 milliards d’euros), au détriment du groupe CMA CGM et de son partenaire émirati Abu Dhabi Ports (ADP), également intéressés. « Les discussions préliminaires entre MSC et Bolloré reçoivent la bénédiction de l’exécutif français », selon Africa Intelligence (21/12), qui rapporte également comment la nouvelle d’une possible cession, qui a d’abord fuité dans Le Monde en octobre, a provoqué un vent de panique chez certains chefs d’État africains. Bolloré, qui insiste sur ses autres activités (télévision, communication, divertissement, édition, internet), se défend de quitter l’Afrique. Si la transaction se conclut, et si l’équipe Macron-Kohler rempile en 2022, nul doute en tout cas que le groupe MSC et l’État français sauront mettre à profit une dynamique conjointe qui n’aura bien sûr rien à voir avec les traditions françafricaines...

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 313 - janvier 2022
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