Survie

Alliances coupables

rédigé le 31 janvier 2022 (mis en ligne le 25 avril 2022) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Mediapart (09/01) revient sur les relations de la France avec le Burundi. Depuis la contestation du troisième mandat de l’ancien président Pierre Nkurunziza (décédé depuis) en 2015, le pays connaît une répression féroce, orchestrée par le parti au pouvoir (CNDD-FDD) et sa milice, les Imbonerakure. Celle-ci vise tous les opposants à la dictature et a aussi réactivé le racisme anti-tutsi, au point de faire craindre une dérive génocidaire. Malgré ce climat délétère, la France n’a cessé de jouer l’apaisement avec le régime de Bujumbura, militant notamment pour la levée des sanctions européennes. Sous couvert de former les troupes burundaises au maintien de la paix, la coopération militaire tricolore a repris depuis 2018. À son échelle, le Burundi est en effet un fournisseur important de casques bleus, au point qu’il s’agit désormais de sa première source de devises (Rfi, 26/10/2021). Une alliance coupable qui pose à nouveau la question de l’absence de contrôle parlementaire : « C’est une politique qui est décidée en comité restreint par un petit groupe de mecs », confie à Mediapart un fonctionnaire du Quai d’Orsay. Guillaume Gontard (Europe Écologie-Les Verts), vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat déplore des « décisions autour desquelles règne l’opacité la plus complète ». Une confirmation qu’en dépit du rapport Duclert aucune leçon politique n’a véritablement été tirée de la complicité française dans le génocide des Tutsi en 1994…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 314 - février 2022
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