... à commencer par la clôture de l’instruction concernant Agathe Kanziga, veuve du président Habyarimana.
En 1994, elle avait été accueillie en France sur instruction du président Mitterrand, avec un bouquet de fleurs, un logement et un budget prélevé sur celui destiné aux réfugiés. Son titre de séjour, qu’elle a réclamé en allant jusqu’au Conseil d’Etat, lui a été refusé en raison de son rôle présumé dans la préparation et l’exécution du génocide des Tutsis. Pourtant, Agathe Kanziga n’a jamais été expulsée.
Des notes de la DGSE relèvent qu’Agathe Kanziga occupait une place prépondérante dans le cercle des extrémistes hutus. Or ces extrémistes font figure de principaux suspects dans l’attentat du 6 avril, signal déclencheur du coup d’Etat qui les a amenés au pouvoir. Les nouvelles notes de la DGSE que Survie publie (cf. Billets 316, avril 2022) indiquent que les membres de la famille d’Agathe Kanziga accueillis en France intervenaient au Rwanda via des mercenaires français, Paul Barril et Bob Denard.
Le Collectif des parties civiles pour le Rwanda a porté plainte contre elle, mais son dossier d’instruction est vide d’incriminations qui auraient permis une condamnation. Le 15 février 2022, il est annoncé que l’enquête est arrêtée et qu’il n’y aura donc pas procès. A-t-elle bénéficié de protections ? Est-ce que quelqu’un craint ses révélations sur la coopération franco-rwandaise d’avant 1994 ?