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Leggeri expulsé de Frontex

(mis en ligne le 4 août 2022) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Fin avril, le conseil d’administration de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières s’est réuni pour étudier un rapport confidentiel de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Le Monde (27/04) a eu accès à une note du ministère français de l’Intérieur qui en rend compte. Avec ses partenaires du média d’investigation Lighthouse Reports, le quotidien a également mené une enquête qui en conforte les conclusions : le « rapport accuse le directeur de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, d’avoir "fermé les yeux" sur des refoulements illégaux de migrants en mer Egée, de s’être entendu avec les autorités grecques pour fournir une version concordante à la Commission européenne et d’avoir "commis un parjure" devant le Parlement européen » (Le Monde, 06/05). « Au total, entre mars 2020 et septembre 2021, au moins 957 migrants arrivés en Europe ont ensuite été refoulés en mer, parfois sans eau ni gilet de sauvetage », assure Le Monde (03/05). Ces accusations ne sont pas nouvelles et on sait depuis longtemps que Frontex est devenue une machine de guerre contre les migrant.e.s. Mais Fabrice Leggeri avait toujours été soutenu par la France comme par la Commission européenne. Les révélations autour du rapport de l’OLAF, et une enquête toujours en cours sur des « irrégularités financières » ont conduit le conseil d’administration de Frontex à exiger la démission de son président. Ce dernier l’a accepté pour éviter l’ouverture d’une procédure disciplinaire à son encontre, mais ne renie rien, estimant avoir bien mis en œuvre la politique pour laquelle il avait été choisi. Et sur ce point, on ne saurait malheureusement lui donner tort.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 318 - juin 2022
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