Interviewé parJeune Afrique (05/08) à l’occasion de la tournée africaine d’Emmanuel Macron, le président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), Etienne Giros fait preuve du même optimisme que ses prédécesseurs. Selon lui, « Les entreprises françaises sont exonérées de ce sentiment » d’hostilité croissante en Afrique contre l’arrogance de la politique française. Sans doute n’a-t-il jamais entendu parler des entreprises Auchan, Orange, Eiffage ou Total au Sénégal, prises pour cibles en mars 2021 par une jeunesse sénégalaise excédée par les privilèges dont elles bénéficient. Un phénomène déjà observé également au Cameroun. Giros tient également à s’inscrire en faux contre les thèses déclinistes à la mode. On sait que les parts de marché des entreprises françaises ont baissé en pourcentage, mais augmenté en volume ces dernières années, tout simplement car le marché africain a grossi. Ainsi « l’année 2021 a (...) été marquée par une augmentation de 10 % des échanges (4,6 milliards d’euros) entre la France et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) par rapport à 2020. » Par ailleurs, explique Giros, « les entreprises françaises créent beaucoup de filiales en Afrique, et (...) ces dernières n’entrent pas en compte dans les statistiques douanières ». Selon « le dernier Rapport 2022 sur l’investissement dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), publié le 9 juin, (...) les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique sont le Royaume-Uni (65 milliards d’euros) et la France (60 milliards d’euros) », rappelle Jeune Afrique.