Le 14 octobre, le ministère de l’Intérieur a informé Nathalie Yamb d’une interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire français prise à son encontre depuis janvier (RFI, 15/10) Il est reproché pêle-mêle à la militante sa proximité avec différents régimes hostiles aux intérêts français en Afrique, de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire à Touadéra en Centrafrique, en passant par Poutine en Russie. Quoi qu’on pense de la prose de Nathalie Yamb (aussi prompte à dénoncer les exactions des militaires français qu’à dissimuler celles de la société militaire privée russe Wagner), on voit mal en quoi la mesure va réconcilier les opinions publiques africaines avec la politique française en Afrique. Le 20 octobre, c’est au tour de Maïkoul Zodi, coordinateur de Tournons la page Niger, de voir son visa de circulation annulé par les autorités françaises (LeMonde.fr, 21/10). Déjà emprisonné à plusieurs reprises dans son pays pour avoir organisé des mobilisations contre l’autoritarisme et la corruption des autorités mais aussi contre la présence militaire française, le militant anti-impérialiste se voit désormais interdit de témoigner de son combat en France dans le cadre des activités du réseau Tournons la page (TLP). Ce dernier dénonce en effet régulièrement le soutien français aux régimes autoritaires et documente la répression des dictatures. Les dictateurs en revanche sont toujours les bienvenus sur le sol français…